Santé / Social

L’impact du numérique dans le « nudge » en santé publique

Nudge et numérique en santé

Publié le

16/1/2020

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« Ne pas fumer, ne pas manger trop gras-trop sucré-trop salé, ne pas boire d’alcool avant de prendre le volant, etc. ». Tous ces interdits dans lesquels chaque individu baigne au quotidien ont montré leurs limites en matière de prévention. Face à la banalisation et au haussement d’épaules devant les situations à risque, les politiques de santé publique se tournent de plus en plus vers le « nudge », coup de pouce en anglais.

Introduction au nudge

Ce concept, utilisant les leviers « positifs » (récompenses) pour influencer l’usager sans contraintes, a depuis bien longtemps franchi la barrière du marketing et de l’économie comportementale dont il est issu à l’origine. Il peut constituer le fer de lance de la nouvelle prévention en santé, qui encourage plus qu’elle ne restreint, au bénéfice de l’usager. Tour d’horizon de ces pratiques avant d’aborder l’impact du numérique dans cette nouvelle donne sociétale, qui a d’ailleurs valu un prix Nobel d’économie en 2017 à son théoricien, Richard Thaler.              

Le nudge utilise des biais cognitifs pour que nous réalisions des actions sans forcément nous en rendre compte. Ces biais caractérisent l’utilisateur « moyen » : irrationnel quant à la prise de décision, mais à la recherche de conformité. Celui-ci sera réticent à la prise de risque et privilégiera les choix lui paraissant les moins coûteux. Ainsi, la compréhension fine de ces processus comportementaux a donné des résultats populaires et multiples pour un coût souvent minime :

  • L’inversion du « choix par défaut » a permis de maximiser le don d’organes au Royaume – Uni : l’individu doit désormais réaliser une démarche administrative pour refuser qu’on prélève ses organes. Cette action a par ailleurs été reprise ensuite dans d’autres pays, dont la France. De la même manière, privilégier par défaut une impression recto-verso contribue à limiter l’impact environnemental des entreprises en papier. Autre exemple français sur le volet du numérique en santé : à partir de juillet 2021, tout citoyen français aura un DMP ouvert par défaut.
  • L’évaluation par les pairs et la conformité à la norme permettent évidemment de faire adhérer des gens à des programmes : le gouvernement a ainsi amélioré la démocratisation du paiement des impôts via Internet en précisant que 13 millions de personnes avaient déjà souscrit à cette modalité.
  • Etc.

Le numérique, lui, consiste essentiellement à proposer des architectures de choix multiples, des listes déguisées. En pratique, on estime que « 90% du temps passé sur un smartphone revient à faire un choix dans des listes multiples : contacts, produits, services, photos, notifications, etc. ». Ainsi, de par sa capacité à connecter les hommes, le numérique peut donc être un formidable terrain pour l’usage du nudge. Trois usages paraissent se dégager.


L’accès à l’évaluation vertueuse par les pairs pour se débarrasser des mauvaises habitudes

Tous les ouvrages de développement personnel vous le diront, la mise en place d’une pratique vertueuse et son maintien sont beaucoup plus efficaces lorsqu’ils sont pratiqués au quotidien avec des partenaires qui se soutiennent mutuellement. Cette tendance en ligne a été observée notamment en début d’année avec le #TrashChallenge, où à travers le globe, des groupes d’individus anonymes ont nettoyé des zones naturelles jonchées de déchets. Cet engouement peut se retrouver dans la lutte contre toutes les mauvaises habitudes. La force du numérique réside ici dans sa capacité à proposer des plateformes thématiques dédiées ou des actions (personnelles ou encadrées) sur les réseaux sociaux :

  • Sur Instagram, des femmes combattent leur anorexie en partageant leurs repas et expériences (cf. article Le Monde)
  • L’application Smoke Watchers propose un réseau social pour accompagner les fumeurs dans leur arrêt du tabac


L’accès simplifié à l’information et la capacité à décoder son propre comportement au moment de prendre une décision

Que faisait-on avant quelques temps avant la mise en place du Nutri-Score par le gouvernement ? On scannait les code-barres des boîtes de céréales avec l’application Yuka pour vérifier leur qualité nutritionnelle ! L’accès à une information claire et facilitée en temps réel par des applications dédiées est un volet puissant pour influencer le consommateur dans sa décision, particulièrement avec un système de codage de valeur simple (vert : bon, orange : moyennement bon, rouge : mauvais).

Lors du mois sans tabac, la mise en place d’applications et sites dédiés permet de simplifier les démarches et la recherche d’informations.


Permettre l’accès à « sa » propre clinique

Mal connaître son corps peut entraîner une forme de déni : une grande partie de la population considère que les maladies n’arrivent qu’aux autres … jusqu’à leur apparition. La mise en place de dispositifs connectés pour mesurer la sensibilité du corps humain peut sensibiliser l’individu sans contrainte. C’est notamment ce qu’a réalisé La Roche Posay en construisant un dispositif capable de mesurer le taux maximal d’UV (My Skin Track UV) quotidien supportable par un individu donné en fonction de ses caractéristiques morphologiques : celui-ci communique sur le smartphone lorsque la dose maximale a été atteinte et qu’il est temps de se mettre à l’ombre. A distribuer sur les plages en été pour le plus grand nombre ?


En conclusion, la prévention en santé ne saurait se contenter de messages bienveillants et personnalisés. Si le nudge n’impose rien, il est tout à fait possible que le citoyen lambda détecte les influences dont il est la cible, et choisisse volontairement de les ignorer. Cependant, le nudge via le numérique peut représenter un composant essentiel du prevention mix* de santé publique. Il permet notamment de connecter les individus en quête d’un cycle vertueux ou d’aider le citoyen à faire le meilleur choix en connaissance de cause.

* Ensemble des politiques de prévention menées pour toucher l’ensemble de la population.

>> Pour aller plus loin :


Rédigé par Thibault PAYRE, consultant e-Santé


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